Desclée de Brouwer, 1966
Land ohne Weg, traduit en allemand par Josef Habbel,
Éditions J. Habbel, Regensburg 1970
Si dans le Chemin Difficile, les personnages trouvent une issue à leur amour, il n’y en aura pas dans Pays sans chemin.
Esther, la femme de Jean, un architecte connu, n’est pas heureuse : son mari la délaisse au profit de son travail. Lorsqu’elle rencontre un ami de son mari, Marcel, un jeune médecin qui représente l’amour dont elle a toujours rêvé, elle se donne à lui, consciente de commettre une faute. Lorsqu’elle accouche de Pierre, Jean croit en être le père et elle ne le détrompe pas. Elle refuse alors de revoir Marcel qui se marie et a une fille Claude.
Plusieurs années se sont écoulées lorsque Pierre, étudiant en médecine, rencontre par hasard Claude : c’est le coup de foudre et l'on assiste à la naissance de leur amour. Lorsque Pierre parle de Claude à sa mère, Esther est bouleversée. Elle est la seule à connaître la vérité et revoit sa vie dans un long monologue intérieur destiné à Pierre. Mais c’est pour Claude qu’elle rédige une lettre et rencontre la jeune fille : elle la persuade qu’il n’y a pas de chemin pour les deux jeunes gens.
Ce livre est fondé sur un fait divers narré à Maurice Zermatten par un ecclésiastique, lui demandant ce qu’un romancier ferait à sa place. Deux jeunes gens étaient venus vers lui pour qu’il les marie. Ils étaient recommandés par la mère du garçon. Or l’abbé connaissait le secret de cette femme. Devait-il avertir les jeunes gens qu’ils allaient, s’ils se mariaient, commettre un inceste ? Maurice Zermatten demanda 3 jours de réflexion ….et en fit un roman…
« Je n’ai pas d’imagination », disait-il, « je raconte ce que j’ai vécu ou ce que j’ai lu ou entendu… »
« Le romancier observe, choisit, élague, épure, gomme, résume, souligne, ajoute, force le trait, accentue la couleur d’un vice ou d’une vertu, mélange, brasse…. »
En 1968, Maurice Zermatten obtient le Prix Monceau à Paris