Fernand Dubuis, Georges Borgeaud, Paul Monnier, Charles Menge... et d'autres. Autant de livres et de portraits de peintres, ses amis.
La sensibilité artistique de Maurice Zermatten l’a conduit à rencontrer des peintres dont il admirait l’œuvre. Des liens profonds d’amitié se sont créés avec certains d’entre eux et l’écrivain leur a consacré des livres d’art très recherchés aujourd’hui.
Maurice Zermatte s’est appliqué toute sa vie à soutenir ces peintres en les faisant connaître par ses articles, en les recommandant auprès d’amis et en encourageant les institutions valaisannes à acheter leurs toiles.
Dans la Préface de Peintres du Valais, il explique son amour de l’art pictural: «Cette part d’amour qu’il faut pour voir qu’un objet qui n’est au premier regard qu’un morceau de toile dans un cadre mais qui nous propose une certaine image du monde, des couleurs assemblées dans un ordre mystérieux qu’il faut déchiffrer. L’amour permet ce déchiffrage. L’objet se met à vivre. Son charme opère. Un être humain nous parle par son entremise. Une émotion passe de lui à nous. Chaque fois que je regarde le tableau que j’ai choisi, il me livre un nouveau secret. Le bonheur ou la douleur du créateur devient mon bonheur ou ma douleur. Communication ; communion. Je ne suis plus seul. L’art accomplit ce miracle de faire entrer dans ma solitude les présences les plus nobles, les plus hautes, les plus déchirantes».
En parlant de l’œuvre de Théodore Stravinsky il décrit le passage de l’inspiration à l’œuvre chez l’artiste qu’il soit peintre ou écrivain, œuvre qui une fois créée, appartient au public.
«Dans une exposition imaginaire que j’offre à mon plaisir, je vais et viens, passant les seuils sans lever les pieds, visiteur et gardien d’un trésor de ma mémoire. Je suis hors du temps et de l’espace que limiteraient des parois et des horloges. Au cœur d’une vie qui n’est pas la mienne mais celle d’un peintre ami dont l’œuvre m’environne. Une méditation de plus d’un demi-siècle se propose à mon regard en une succession d’images dont il m’appartient de brouiller la chronologie et les thèmes avec un sang-froid d’iconoclaste. L’auteur aimerait protester peut-être : mon ardeur échappe à sa réprobation, se réclamant du droit que concède au public tout artiste qui se livre à la curiosité de la foule. Il se donne, si humble que soit son âme, en spectacle involontaire. - J’étais devant mon chevalet, tel jour, à tel moment privilégié de sa lumière; et voici qu’une étincelle a jailli; de mon pinceau s’échappèrent des visions étranges venues de mon univers le plus secret. Je vous les confie. Vous en ferez ce qu’il vous plaira…»